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Musée Bonnard, Le Cannet
Le Cannet : L’Œil d’un collectionneur

Place au 1er volet de l’exposition « L’Œil d’un collectionneur »

Article mis en ligne le 2 janvier 2013
dernière modification le 29 avril 2013

Sous le titre « Redon & Denis : Rêve, amour, sacrée », le Musée Bonnard expose une première série d’estampes provenant d’une collection privée.

À la fin du XIXe siècle, la gravure connaît un regain d’intérêt parmi les artistes et est soutenue par la puissante et jeune Société des Peintres Graveurs. Aussi tous les Nabis comme les artistes symbolistes s’intéressent aux différentes techniques de la gravure et à leurs applications pour l’affiche, l’illustration de livres ou de revues.

Cette collection privée, exposée en plusieurs volets au musée Bonnard, présente de manière inédite les estampes d’Odilon Redon, Maurice Denis, Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel...

Le premier volet de cette collection propose une véritable redécouverte des œuvres graphiques d’Odilon Redon surnommé « Le prince du rêve » et de Maurice Denis « Le nabi aux belles icônes ». Ce fonds, très riche, est accompagné d’œuvres d’artistes les ayant influencés par leur manière de voir, comme Puvis de Chavanne ou encore Rodolphe Bresdin qui appris à Odilon Redon à entrer dans le « monde des noirs ».

La sélection représentative et cohérente du travail de l’estampe et de l’illustration de ce collectionneur averti offre un nouvel éclairage sur ces techniques. Cette exposition fait état des diverses études et recherches comme l’illustre la série Amour de Maurice Denis ainsi que son travail du motif par le biais d’esquisses à la gouache pour l’affiche La Dépêche de Toulouse.

Entre portraits rêvés, paysages imaginaires et illustrations variées, l’exposition présente, à travers une centaine d’œuvres, la révélation de l’amour comme du sacré au cœur du processus créatif d’Odilon Redon et Maurice Denis.

Aux yeux d’Odilon Redon, la lithographie n’est pas une simple technique de reproduction mais un réel moyen d’expression par lequel il peut dire les « plus subtiles impulsions de sa sensibilité ».
Ses estampes et pastels éclairent sur l’évolution de son travail et montrent deux importantes périodes de sa carrière : celle de son apprentissage de la gravure auprès de Rodolphe Bresdin avec une œuvre vouée à La Nuit , la série Apocalypse de Saint-Jean, et celle des créations où lumière et couleur, d’abord récusées, vont triompher sur « les ténèbres ».

De son côté, Maurice Denis explicite et déchiffre également les mystères du monde sous forme de symboles. Il pratique l’art de la gravure en parallèle à la peinture, cette approche multiple est pour lui fondamentale. Il considère, comme Redon, qu’une œuvre doit être la transcription d’une sensation, d’une émotion ressentie.
En tant que nabis, la ligne revêt pour Denis une importance capitale. Ainsi, entre symboles et imaginaire, ses arabesques poétiques révèlent une fusion entre profane et sacré, sensuel et spirituel, amour profane et amour sacré. L’œuvre de Denis suit donc l’étonnante réflexion de Cézanne qui déclarait « La peinture jusqu’au bout, mais il faut de la religion ».

Chez Redon comme chez Denis, l’image poétique qu’ils créent est chargée de multiples significations prenant forme selon l’état d’esprit de l’observateur et renvoie le public à ses propres perceptions.

Du 26 Janvier au 28 Avril 2013