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Musée de l’Elysée, Lausanne
Lausanne : Photographies à l’honneur

Deux expositions à voir à l’Elysée

Article mis en ligne le 23 juillet 2013
dernière modification le 4 septembre 2013

par Viviane Vuilleumier

Les expositions d’été du musée de l’Elysée proposent de découvrir deux photographes majeurs du XXe siècle, Laure Albin Guillot (1879-1962) et Christian Lutz.

Laure Albin Guillot, « L’enjeu classique »

La Française Laure Albin Guillot a connu une grande renommée dans les années 1930 à 1940. Douée d’un talent aux multiples facette, cette photographe indépendante a excellé dans des genres aussi divers que le portrait, le nu, le paysage ou la nature morte.
Possédant une grande maîtrise technique, elle a été abondamment sollicitée par la presse et l’édition. Elle est également l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Micrographie décorative, qui a pour sujet des minéraux et des végétaux, ou Photographie publicitaire, un des seuls ouvrages théoriques de l’époque.
Le musée de l’Elysée présente l’exposition organisée par le Jeu de Paume à Paris. Elle réunit un ensemble conséquent de 200 épreuves et de livres originaux de Laure Albin Guillot, ainsi que des magazines et documents d’époque issus de collections privées et publiques. Une grande partie des tirages originaux et documents exposés proviennent des collections de l’Agence Roger-Viollet, en collaboration avec la Parisienne de Photographie, qui fit l’acquisition du fonds d’atelier Laure Albin Guillot en 1964. Composée de 52’000 négatifs et de 20’000 épreuves, cette source a permis de questionner l’œuvre et la place que la photographe occupe réellement dans l’histoire.

Christian Lutz, « Trilogie »
Les photographies de Christian Lutz questionnent l’univers du pouvoir, de l’économie, ou de la religion, en en révélant les aspects “molodorants“.
En 2007, il sort le premier ouvrage de ce qui deviendra bientôt sa trilogie sur le pouvoir, Protokoll. Il poursuit avec Tropical Gift, en 2010, sur le commerce du pétrole et du gaz au Nigeria.
Après les mises en scène rigoureusement codifiées du politique, l’objectif incisif du photographe soulève les trappes malodorantes d’un pouvoir économique mortifère, tout en convoquant une poésie visuelle troublante. Dans son viseur et sans préavis, la réalité glisse vers un thriller entêtant. Les deux premiers volets de la trilogie s’exposent dans le monde entier et inscrivent Christian Lutz parmi les photographes qui comptent aujourd’hui.

Toutefois, avec son troisième sujet, In Jesus’ Name, le photographe rencontre des difficultés. En effet, son objectif scrute les activités de l’ICF (International Christian Fellowship), l’une des églises libres les plus importantes de Suisse. L’ICF donne dans un premier temps son aval au projet de Christian Lutz, avant de revenir sur sa décision et de faire interdire le reportage et de faire retirer le livre de la vente pour, soit disant, atteinte à l’image... La justice zurichoise a ainsi choisi de trancher en défaveur de la liberté d’expression et de la liberté d’informer....

Les deux expositions sont à voir jusqu’au 1er septembre 2013