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Collection de l’Art Brut, Lausanne
Lausanne : Karl Beaudelere

“Autoportraits au miroir”

Article mis en ligne le 10 juin 2022
dernière modification le 15 août 2022

La Collection de l’Art Brut met en lumière les œuvres de Karl Beaudelere, un autodidacte inspiré par Les Fleurs du mal de Baudelaire.

Karl Beaudelere, « sans titre », 2020
Stylo à bille sur papier, 65 x 50 cm, photo : Danielle Caputo, Atelier de numérisation – Ville de Lausanne. Collection de l’Art Brut, Lausanne - no inv. ni-10354

En 1972, Karl Beaudelere découvre le recueil de poèmes “Les Fleurs du mal“ de Charles Baudelaire, une œuvre qui le marque profondément, au point de choisir plus tard « Beaudelere » comme nom d’artiste. En 2007, il commence à dessiner au pastel et au feutre. La même année, il se met à dessiner des graffitis au pochoir sur les murs de la ville. Toutes ses créations sont en lien avec le recueil de Baudelaire, qu’il relit inlassablement et dont il s’est fait tatouer des vers sur le corps.

A partir de 2011, il initie en autodidacte une série d’autoportraits avec de simples stylos à bille achetés au marché, faute de moyens. Il travaille jusqu’à un mois, voire plus, sur certains dessins, qui sont parfois de très grand format, en scrutant sa propre image dans un miroir suspendu près d’une table. Il donne ainsi naissance à d’étranges visages au tracé très dense. Leur particularité est d’être délimités non pas par des contours ou une ligne bien définie, mais par une succession de cercles ou de traits qui prolifèrent, telles des cellules, et se superposent, au point de « faire apparaître » progressivement son visage. Par le biais de cette technique étonnante, les visages semblent surgir du support tels des fantômes, créant chez celui ou celle qui les observe une impression marquante d’« inquiétante étrangeté ». Parfois aussi, le dessin ne représente qu’une portion du visage, la partie manquante semblant se diluer dans le support, donnant ainsi l’illusion d’une « disparition » de l’image.

Du 10 juin au 30 octobre 2022