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Galerie Ferme de la Chapelle
Grand-Lancy : « Metaphores »

Ferme de la Chapelle

Article mis en ligne le 3 septembre 2016
dernière modification le 3 octobre 2016

Dès le 3 septembre, une nouvelle exposition animera la Galerie Ferme de la Chapelle. Intitulée “Métaphores“, elle permettra de découvrir les œuvres de Matteo Pagani, Tania Moya, et Heike Schildhauer.

Avec un réalisme qui garde un pied dans le langage surréaliste de l’illustration, Matteo Pagani dessine des enfants qui n’ont de jeune que le corps. Les attitudes, les comportements et les regards plongent déjà ces personnages énigmatiques dans le monde des adultes. Aucun décor ni environnement n’est représenté ; les fillettes et garçonnets sont incrustés dans le blanc de la feuille, résumant à eux seuls toute une histoire, le plus souvent inspirée aux étapes de la vie, aux états d’âme. Humour parfois grinçant et beaucoup de tendresse donnent le ton à ces œuvres où Matteo Pagani parle d’une enfance rendue un peu inquiétante par le sérieux qui se lit au fond des yeux, et par des jeux qui intègrent la mort avec une légèreté déconcertante.

Heike Schildhauer navigue entre le mythe et la légende, la tradition et la mémoire, thématiques reliées entre elles par la présence sous-jacente ou évidente de la mort. Dessins, objets, sculptures, installations ou céramiques sont créés par séries où elle revisite les concepts de héros et de rituels avec un regard décalé qui reconnecte ces sujets à des problématiques contemporaines ou privées, les rendant par-là intemporels et universels. L’objet utilitaire ou de culte est transformé – par l’utilisation de matériaux différents ou par l’agrandissement de sa taille d’origine –, ce qui souligne sa destination première tout en en détournant le sens et lui conférer un statut d’image emblématique. Le gourdin primitif devient ainsi un bibelot fragile en céramique nériagée, technique consistant à mélanger des terres de différentes couleurs pour obtenir un dessin dont l’artiste contrôle la forme. Le thème de la mort multiplie ses facettes dans les œuvres d’Heike Schildhauer.

Avec une légèreté toute apparente, Tania Moya dessine des femmes sur le ton mineur. La volupté des formes et des poses vient buter contre la violence de certaines compositions qu’alimentent sang, douleur et souffrance. D’un trait décidé et sans ambages, elle donne naissance à des silhouettes allongées, concentrant les détails sur certaines parties seulement qu’elle souligne par le fil rouge cousu à même le papier ou par la couleur. Ces visages se ressemblent tous dans un premier temps, mais dès que le regard s’y attarde, il découvre une multitude de personnages qui possèdent leur identité propre. Inconsciemment, l’artiste fait d’ailleurs appel à sa mémoire des visages qui émergent de manière presque naturelle sous son crayon. Les personnages se découpent sur le blanc de la feuille, sans être rattachés à un décor, comme autant de mondes en soi, avec leurs symboliques et leurs histoires qui se racontent par les détails.

Du 3 septembre au 2 octobre 2016