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Musée Rath
Genève : Corot en Suisse

Magnifique exposition au Musée Rath.

Article mis en ligne le novembre 2010
dernière modification le 12 décembre 2011

par Catherine GRATTON

À l’occasion du centenaire du Musée d’art et d’histoire de Genève (1910-2010), le Musée Rath met à l’honneur l’œuvre du peintre Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875). L’originalité d’une telle exposition réside dans la découverte des liens entretenus par cet artiste avec la Suisse.

Un premier espace, accueillant le visiteur et consacré aux œuvres de formation, présente le Portrait de la mère de l’artiste, Marie-Françoise Oberson (1768-1851), d’origine fribourgeoise. Celle-ci était la fille d’un garde suisse, parti de son pays natal pour servir le roi de France à Versailles. Modiste renommée à Paris, elle semble avoir joué un rôle important dans la vocation artistique de son fils, destiné dans un premier temps à reprendre cette activité marchande. Mais très vite, le désir de devenir peintre s’impose aux yeux du jeune homme, autorisé à fréquenter l’atelier du peintre de paysage historique Achille-Etna Michallon (1796-1822). De son premier maître, mort prématurément à l’âge de 26 ans, Corot retient l’importance de la lumière, mais également la découverte du paysage suisse.

Peintre de la lumière
En effet, sa première composition d’un paysage helvétique, datée de 1822, correspond à la copie qu’il réalise d’une vue des Alpes au soleil, peinte par Michallon. Cette œuvre d’apprentissage, bien que faible sur le plan pictural, contient déjà le vocabulaire formel que développera Corot.
L’expérience du paysage helvétique se concrétise véritablement lorsque, à trois reprises, il se rend en Italie. Il réalise ces voyages entre 1825 et 1828,1834 et 1843. Chacun d’entre eux le conduit à traverser la Suisse où il séjourne et peint ses premières compositions, comme en témoigne la petite Vue de Lausanne (1825) ou le Lac de Genève (octobre 1825). D’autres œuvres comme Genève, vue d’une partie de la ville, qu’il réalise depuis une embarcation au milieu du Rhône en 1834, ou la représentation du Quai des Pâquis, daté de 1842, confirment ses qualités de peintre de la lumière et sa maîtrise de la composition.

Admiration
A partir de 1848, ses séjours en Suisse se font plus fréquents. Cette situation est due à l’amitié qu’il entretient avec des artistes genevois comme Daniel Bovy (1812-1862), Barthélemy Menn (1815-1893) ou Jean-Gabriel Scheffer (1797-1876). L’admiration que ces peintres vouent à Corot est représentée dans le parcours (au sous-sol du musée) par les copies que réalisent ceux-ci d’après ses peintures et par le montage de deux portraits de Scheffer et d’une lettre autographe de l’artiste, comparable à un ex-voto.
L’exposition, conçue par Paul Lang (conservateur responsable des Beaux-Arts), assisté par Justine Moeckli, se divise en trois parties clairement distinctes. La première est consacrée aux vues et paysages réalisés en Suisse, la deuxième à l’œuvre graphique à travers la gravure et la technique du cliché-verre, alors que la troisième présente un ensemble remarquable d’œuvres, pour certaines inédites, conservées dans les collections publiques et privées de Suisse. Parmi celles-ci, relevons la présence d’un fascinant Intérieur du baptistère de Saint-Marc (1834), ou d’une Vue du Pincio réalisée en 1843, dont l’avant plan, sombre et traité à la manière d’une ébauche, conduit le regard du spectateur vers la façade éclatante du palais du Quirinal.
Relevons finalement la présence au sous-sol du Musée Rath, un « triptyque » constitué de figures de fantaisie, dont la mise en scène met à l’honneur la nouvelle acquisition du Musée d’art et d’histoire de Genève, une Jeune femme à la Fontaine, venue compléter l’ensemble genevois, déjà riche de quatorze tableaux.

Catherine Gratton

« Corot en Suisse ». Musée Rath, Place Neuve, jusqu’au 9 janvier
Ouvert de 10 à 18 h, mercredi de 13 à 21 h. Fermé le lundi

Une coédition du Musée d’art et d’histoire, Genève, et de Somogy éditions d’art, Paris.
Format : 24,6 x 28 cm, 272 pages, 243 images en couleurs.
Prix de vente : CHF 51.-.
En vente dans les librairies du Rath et du Musée d’art et d’histoire
Vente par correspondance :
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