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Palazzo dei Diamanti, Ferrara
Ferrare : Boldini, Previati et De Pisis

Deux siècles de grand art à Ferrare

Article mis en ligne le 13 décembre 2012
dernière modification le 18 janvier 2013

Les chefs-d’œuvre du musée Boldini et des autres collections d’art moderne et contemporain du Palais Massari seront exposés au Palazzo dei Diamanti jusqu’au 13 janvier 2013.

Une importante sélection d’œuvres de Boldini, Previati, Mentessi, Minerbi, Melli, Funi et De Pisis, soit les artistes originaires de Ferrare parmi les plus importants du XIXe et du XXe siècles, sont présentés autour d’un noyau d’œuvres de grands maîtres italiens comme Gemito, Boccioni, Carrà et Sironi, provenant du patrimoine de la Galerie d’Art moderne et contemporain de Ferrare.

L’idée de l’exposition a été induite par la fermeture du complexe du Palazzo Massari, qui abritait les collections de la Galerie d’art moderne et contemporain, à la suite du séisme qui a secoué l’Émilie-Romagne. Il faut que d’importants travaux de consolidation de l’édifice soient effectués, avant que les trésors d’art puissent y être à nouveau exposés. D’où l’idée de les exposés temporairement au Palazzo dei Diamanti pour souligner l’importance et la qualité du patrimoine du Palazzo Massari, mais aussi pour attirer l’attention sur la sauvegarde de ces œuvres et des autres biens artistiques endommagés par le tremblement de terre.

L’exposition « Boldini, Previati et De Pisis. Deux siècles de grand art à Ferrare » réunit plus de 80 peintures, sculptures et œuvres sur papier qui racontent cent cinquante ans de production artistique locale, mais aussi nationale et internationale.

Le parcours débute par les témoignages de la civilisation figurative de Ferrare de la première moitié du XIXe, qui constitue la section moderne de la Pinacothèque municipale : des épreuves d’inspiration puriste de Giovanni Antonio Baruffaldi et Giovanni Pagliarini, centrées sur le thème littéraire et religieux, aux œuvres empreintes de ferveur romantique, telles celle de Girolamo Domenichini, Massimiliano Lodi et Gaetano Turchi, qui évoquent la grandeur du passé, ont donné forme aux tensions et aux espérances de la période de la renaissance.

Après 1850, la fortune de genres comme le portrait, la veduta et le paysage est transmise à des personnalités actives aussi hors de Ferrare, parmi lesquelles figure Giovanni Boldini, qui sera à l’origine du renouveau de la peinture italienne et internationale de la seconde moitié du siècle, tout d’abord à Florence, puis dans le Paris des impressionnistes. Une ample sélection d’œuvres de Boldini atteste de son rôle indiscutable de protagoniste de la Belle Époque, et de son talent de portraitiste, comme le Portrait du jeune Subercaseaux, le Feu d’artifice,« La promenade au Bois de Boulogne ou La Dame en rose », mais aussi ses intérieurs d’atelier, nature morte et veduta.

Au cours du XXe s., les collections s’enrichissent d’œuvres d’autres maîtres locaux qui atteignent la renommée hors de Ferrare : du Pont de Charing Cross d’Alberto Pisa, à la Paix de Giuseppe Mentessi ; un chef-d’œuvre symboliste de Previati comme Paolo et Francesca et d’autres de ses œuvres divisionnistes seront présentées en compagnie d’œuvres d’inspiration sécessionniste et futuriste d’Arrigo Minerbi, Aroldo Bonzagni, Roberto Melli et Umberto Boccioni pour souligner le rôle d’avant-garde du peintre et l’importance de son influence sur la génération suivante.

Le climat artistique animé de l’Italie entre les deux guerres sera évoqué d’un côté par la peinture tonale de Roberto Melli, attribuée à la veine expressionniste de l’École romaine ; de l’autre par le classicisme moderne d’Achille Funi, un artiste important du XXe, qui fera ensuite partie du mouvement Novecento, qui prône un retour à la suprême référence de l’antiquité classique, la pureté des formes et l’harmonie dans la composition, avec Carlo Carrà et Mario Sironi, entre autres.

La carrière artistique de Filippo de Pisis s’inscrit au contraire dans un circuit international. Grâce à l’activité de la Fondation Panori et au généreux prêt consenti par Manlio et Franca Malabotta, il est possible de parcourir l’entier de l’œuvre créative du Ferrarais, de la nature morte marine d’inspiration métaphysique (les oignons de Socrate) aux créations de sa « sténographie pittoresque » que caractérisent, par exemple, les vedute parisiennes, aux figures masculines comme le Portrait d’Allegro ou des œuvres de la maturité comme La rose dans la bouteille.

Jusqu’au 13 janvier 2013