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Palais Lumière, Évian
Évian : « Les Arpenteurs de rêves »

Dessins du musée d’Orsay

Article mis en ligne le 22 juillet 2022

Le Palais Lumière consacre son exposition d’été à une sélection de dessins provenant de la riche collection détenue par le Musée d’Orsay. Une sélection centrée sur le thème du rêve...

Gustave Moreau « Giotto en berger dessinant dans la campagne près de Florence »
© RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Tony Querrec

Le musée d’Orsay est riche d’une collection d’environ 55’000 dessins dont plusieurs centaines de carnets et de pastels, dessinés par plus de 6’000 artistes différents. En raison de la fragilité des œuvres sur papier à la lumière, la majeure partie de ces feuilles est conservée en réserve et accessible au public pour consultation aux cabinets des arts graphiques du musée du Louvre et du musée d’Orsay.

Cette collection est à la fois vertigineuse et aléatoire : vertige du nombre, hasard des dons, legs, ventes, des opportunités, des personnalités, des rencontres, de la répartition entre collections nationales, qui permet d’esquisser une histoire de l’art de la période 1848-1914 comparable à un puzzle immense dont il manque toujours des pièces. Les dessins, provenant souvent de l’univers intime des artistes, sont moins connus et moins documentés que les chefs-d’œuvre exposés.

Une exposition hors les murs d’une partie de la collection d’arts graphiques est donc l’occasion de la valoriser et de l’étudier, et de proposer un riche aperçu de la pratique du dessin durant la seconde moitié du XIXe siècle, à travers les aspects variés de ce medium, tant dans les techniques (pastel, fusain, aquarelle, encre, graphite…) que dans les usages (carnets de croquis, projets d’illustrations, belles feuilles de présentation…).

Le fil qui relie les arpenteurs choisis dans l’exposition est le rêve, non pas suivant son sens limité d’activité nocturne durant le sommeil, mais entendu au sens large de vie intérieure, de relation entre subjectivité et réalité, de dépassement du visible, d’onirisme, rêverie et imagination créatrice. L’exposition est une invitation au voyage, moins au voyage pittoresque qu’au voyage-vagabondage dans l’imaginaire poétique des artistes qui pénètrent la « seconde vie » qu’est le rêve et percent « ces portes d’ivoire ou de corne qui nous séparent du monde invisible. » (Gérard de Nerval, Aurélia). Grâce au pouvoir de l’imagination, ils créent « un monde nouveau » apparenté avec l’infini (Charles Baudelaire, Salon de 1859, « La reine des facultés »).

Du 2 juillet au 1er novembre 2022