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Musée de Carouge
Carouge : La Dynastie Vibert

Carouge rend hommage à la famille Vibert.

Article mis en ligne le mars 2009
dernière modification le 30 mars 2009

par Jeremy ERGAS

La famille Vibert a marqué la vie culturelle carougeoise. Au début, il y a le père : Pierre. Ensuite viennent ses trois fils : James, Pierre-Eugène et Félix. Plus tard François. Tous des colosses taillés dans le bronze, aux mains de gorilles et aux tours d’épaules impressionnants.

Mais il ne faut pas se tromper : sous ces airs de brutes se cachent des âmes d’artistes. L’art : les deux aînés, James et Pierre-Eugène, rêvent d’en faire carrière. Ils partent à Paris pour assouvir leurs ambitions et sont en passe d’acquérir une certaine renommée dans la capitale, quand la Première Guerre mondiale éclate et les oblige à revenir à Carouge. Ce retour en arrière n’en est pas vraiment un. Les deux sont artistes désormais : James sculpteur, Pierre-Eugène peintre, graveur, typographe, décorateur, bref artiste à tout faire.

Amour de l’art
Les deux frères cadets ne suivent pas dans les mêmes traces : Félix d’abord, puis François, deviennent tous deux commissaires. Mais l’amour de l’art est présent dans la famille quel que soit le métier. Félix devient même un ami intime de Ferdinand Hodler, qu’il a rencontré à travers ses deux grands frères. Sur une photo, on le voit porter le grand Ferdinand sur ses épaules robustes. C’est d’ailleurs le portrait qu’Hodler fait de Félix qui constitue la pièce maîtresse de l’exposition. Un brin ironique, même si les œuvres de James et de Pierre-Eugène en constituent l’essentiel.

Renouveau
Dans la première salle, un autoportrait de Pierre-Eugène, caché parmi plusieurs dizaines de ses tableaux : il a quelque chose d’incertain et de fragile dans le regard. C’est peut-être le moins fort des quatre frères, mais peut-être aussi le plus doué. En tout cas, le plus explorateur et inventif. On lui doit le renouveau du camaïeu, cette technique de gravure sur bois qui joue sur le chiaroscuro. Ses œuvres sont sombres et pénétrantes : on y voit des hommes aux visages vagues et des chevaux de trait épuisés, avec des taches noires à la place des yeux, qui semblent faits de charbon. A côté, les peintures de Pierre-Eugène contrastent avec le style de ses gravures : le plus souvent des paysages clairs aux teintes rêveuses et délavées, dominées par le saumon, le vert clair et le bleu des cieux.
Viennent ensuite les bustes et les plâtres de James, présentés dans le grand salon. De là, des mélodies nous parviennent depuis la petite salle du fond : ce sont celles du compositeur Mathieu Vibert, fils de François. Sur ces notes émouvantes, l’exposition se termine, mais la dynastie continue…

Jeremy Ergas

Musée de Carouge : Les Vibert, une dynastie carougeoise
Exposition jusqu’au 29 mars 2009