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Musée Guggenheim, Bilbao
Bilbao : “Art in USA - 300 ans d’innovation“
Article mis en ligne le février 2008
dernière modification le 28 avril 2008

par Régine KOPP

Dix ans déjà que ce musée a surgi dans une ville en déclin. L’édifice conçu par Frank O. Gehry a redynamisé la ville. Véritable œuvre d’art architectonique, qui attire le monde entier, le musée reste un passage obligé pour tous les art freaks

Maman. Oeuvre de Louise Bourgeois, 2001
Située sur l’esplanade du musée Guggenheim à Bilbao.

Jusqu’au 27 avril, l’exposition “Art in the USA : 300 ans d’innovation“, conçue par Thomas Krens, le directeur du Guggenheim de New York, se propose de retracer les principaux mouvements de l’art nord américain de la période coloniale jusqu’à aujourd’hui.
Vaste programme de 200 œuvres qui nous racontent les mythes, les rêves, les difficultés et la vulnérabilité de l’Amérique du Nord. Jusqu’à la fin du XIX° siècle, l’art des Etats-Unis est lié à l’histoire des colons et des différentes cultures, indienne ou africaine et exprime la fierté nationale. Ce sont des portraits, marqués par la culture puritaine, devenant plus somptueux avec l’enrichissement de la population. Prédominance également de la peinture de genre avec des scènes anecdotiques de la vie quotidienne, représentée par des artistes comme Edward Hicks, Henry Hinman et Winslow Homer. C’est lorsque les artistes s’ouvrent sur l’étranger, voyagent en Europe, que l’art devient plus cosmopolite et que le visiteur se sent en pays plus familier avec des peintres comme Mary Cassatt ou John Singer Sargent.

Mais ce sont les trois dernières sections qui sont les plus intéressantes. “Prospérité et désenchantement“ correspond au développement de l’expressionisme abstrait et à l’avènement des Etats-Unis comme superpuissance. Les artistes sont devenus les stars de l’art contemporain : Pollock, de Kooning, Motherwell, Rothko, Warhol, Lichtenstein, ainsi que Dan Flavin, Donald Judd ou Ellsworth Kelly comme représentants du courant minimaliste.
Multiculturalisme et mon-dialisme“ - couvrant les années 80 à 90 - correspond à une résurgence de la fi-guration avec des artistes comme Julian Schnabel, Eric Fischl, d’autres traitant de question sociales comme Keith Haring, Robert Gober. Les créations des années 90 à nos jours sont regroupées dans des salles monographiques consacrées au travail d’Edward Ruscha, Richard Prince, Bill Viola ou John Baldessari. Qui trop embrasse, mal étreint, pourrait-on être tenté de dire au bout du parcours.
La nouveauté est à découvrir dans une autre exposition du musée, “Chacun à son goût“. Une sélection de douze artistes basques travaillant sur l’identité locale tout en maîtrisant les vocabulaires internationaux. Manu Arregui construit son travail sur le handicap et l’identité sexuelle, tandis que Abigail Lazcoz présente une grande intervention murale de photos qui renvoie à l’obsession dans le système artistique actuel pour la mode.

Régine Kopp