Pour leur 25e édition, les Journées photographiques de Bienne interrogent les processus de restauration et de réparation à travers l’image.

A l’ère de l’accélération du changement social et d’une polarisation de la société, la photographie est souvent utilisée comme un filtre qui permet de se protéger de l’expérience d’un réel, parfois insupportable, hostile, voire destructeur. Cependant, l’image photographique est aussi un moyen de reconstruire, de se réparer suite à des bouleversements personnels ou à des catastrophes collectives. L’image peut-elle être au commencement d’un processus de guérison ?

Réparation psychique, construction identitaire, reconstruction historique, les artistes et les projets présentés dans le cadre de cette édition explorent la pratique de l’image comme un outil qui permet de restaurer une relation endommagée ou même parfois rompue de l’individu au monde contemporain. Le parcours d’expositions propose de questionner le poids d’un héritage culturel, certains travaux aspirent à rétablir un sentiment d’appartenance à une communauté, réelle ou virtuelle, et d’autres à réécrire une histoire.

Cette année, le festival a le plaisir d’inviter le photographe bernois Reto Camenisch pour une exposition inédite, intitulée Le quatrième tiers et la poésie de la peur (Das vierte Drittel und die Poesie der Angst), qui sera présentée au Photoforum Pasquart. Lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’un cancer, Camenisch entame un dialogue nouveau avec son esprit, son corps et son travail photographique afin d’explorer des nouvelles postures, qui lui étaient au préalable incompréhensibles ou inaccessibles. Son exposition regroupe pour la première fois le travail qu’il a réalisé durant ces trois dernières années : une recherche visuelle qui combine des photographies documentaires et un journal, éléments qui l’accompagnent dans son processus de guérison.

Du 6 au 29 mai 2022