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Salle de Caixa Forum, Barcelone
Barcelone : Pissarro

Exposition monographique

Article mis en ligne le 17 octobre 2013
dernière modification le 14 janvier 2014

par Viviane Vuilleumier

Le Musée Thyssen-Bornemisza a présenté, du 4 juin au 15 septembre, la première exposition monographique en Espagne du peintre impressionniste Camille Pissarro (1830-1903). Cette exposition sera ensuite présentée à Barcelone, dès la mi-octobre et jusqu’en janvier prochain.

A cette occasion, 79 œuvres ont été réunies - prêtées par de nombreux musées et des collectionneurs du monde entier, - dont une célèbre palette où l’artiste peignit une scène champêtre en combinant les couleurs de l’arc-en-ciel.

Le paysage, genre dominant de sa production, est au cœur de l’exposition qui s’articule par ordre chronologique en fonction des lieux où le peintre résida et travailla. Sa vie s’écoula principalement dans des villages comme Louveciennes, Pontoise et Éragny, toutefois les deux dernières salles sont consacrées à des paysages urbains qu’il peignit dans les dix dernières années de sa vie : nombreuses sont les vues de Paris et de Londres, de Rouen, de Dieppe et du Havre.

Si un motif domine dans la peinture de Pissarro, c’est le chemin. Routes, rues de villages et modestes sentiers traversant les champs, nous invitent à entrer dans le tableau. Parfois le chemin est une droite ; ou bien le peintre flâne le long d’un sentier bordant un jardin ou dans le virage d’une route, multipliant les possibilités picturales. D’autres fois, le cours d’un fleuve fait office de chemin, permettant à nouveau au spectateur d’entrer dans l’espace pictural. Plus tard, pour ses paysages urbains, il se fixera sur les grandes avenues en perspective, comme le Boulevard Montmartre ou l’Avenue de l’Opéra.

Camille Pissarro fut décrit comme « le patriarche » de l’impressionnisme car il était le plus âgé du groupe mais aussi la plus haute autorité parmi les artistes plus jeunes ; il fut en quelque sorte un « maître de peintres ». Comme l’a souligné Richard R. Brettell, un des grands spécialistes de l’œuvre du peintre, Pissarro est un pont entre les grands peintres français de la moitié du XIXe siècle et les artistes postimpressionnistes de la fin du siècle. Très proche de ses disciples, il apprit beaucoup de ceux à qui il enseignait et ce trait le caractérise.

Pissarro enseigna à Cézanne la technique impressionniste à l’époque où ils
peignaient ensemble au bord de l’Oise, vers 1873‐1874.Puis ce fut le tour de Gauguin qui, en tant que collectionneur peintre apprenti, approcha Pissarro et en hérita le sens de la vie rustique. Mais, Seurat, Signac et les jeunes peintres néo‐impressionnistes jouirent aussi de sa protection ; en mai 1886, c’est lui qui les introduisit dans la dernière exposition du groupe impressionniste, y exposant dans la même salle. De fait, après avoir rencontré Seurat, en 1885, Pissarro se convertit à la foi du néo‐impressionnisme. Il fut le seul parmi les fondateurs du groupe à adopter la nouvelle méthode, populairement connue comme « pointillisme ». L’influence du pointillisme allait persister dans son œuvre jusqu’en 1890, après quoi, il reviendra à une facture impressionniste.

“Humble et colossal”, comme le définit son ami Cézanne, Camille Pissarro est certainement la figure fondamentale de l’impressionnisme et, à la fois, la moins reconnue. Le même Cézanne disait aussi : « (.....) peut-être venons-nous tous de Pissarro. Il a eu la chance de naître aux Antilles, où il apprit le dessin sans maître. Lui-même me l’a dit. En 1865 déjà il éliminait le noir, le bitume, la terre de Sienne et les ocres. C’est un fait. Il ne peint qu’avec les trois couleurs primaires et leurs dérivés immédiats, il me l’a dit. De sorte que Pissarro est le premier impressionniste. »

A voir du 15 octobre 2013 au 13 janvier 2014