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Ballets de Monte-Carlo
Monte-Carlo : Un “Faust“ étincelant

Jean-Christophe Maillot a présenté, pour les fêtes de fin d’année, sa propre vision de Faust.

Article mis en ligne le février 2008
dernière modification le 3 février 2008

par Bertrand TAPPOLET

“ Quand tu es prêt, on monte Faust... mon ballet fétiche “ avait écrit Maurice Béjart début 2007 à Jean-Christophe Maillot, en pensant remonter son Notre Faust créé alors pour le Ballet du XXe siècle !
Le sort en a décidé autrement...

Cela n’a pas empêché le directeur des Ballets de Monte-Carlo de mettre en scène ce printemps le Faust de Gounod à Wiesbaden et de faire danser pour les fêtes de fin d’année au Forum Grimaldi de la Principauté monégasque sa propre vision de Faust.

Faust
Avec Bernice Coppieters. Photo Hans Gerritsen

Né au Moyen-Âge, le mythe de Faust n’aura cessé jusqu’à nos jours d’inspirer poètes, écrivains, musiciens et chorégraphes. Au 20e siècle, de Fokine à Roland Petit en passant par Balanchine, Lifar ou Ruth Page, chacun va s’y frotter avec plus ou moins de bonheur.
Pour ce nouvel opus, les ballets de Monte-Carlo n’ont pas lésiné sur les moyens : la compagnie de plus de 45 danseurs au complet, un orchestre symphonique live et un choeur, sans oublier un audacieux dispositif scénique signé Rolf Sachs.

Fil rouge
A ce niveau J.C. Maillot n’avait pas droit à l’erreur et signe là une oeuvre forte, lumineuse, assez tourmentée mais surtout très esthétisante. Un personnage central, la Mort ( inquiétante Bernice Coppieters ) lui permet de tendre un fil rouge et ramener le mythe vers l’essentiel. Et si les propos du chorégraphe ne sont pas toujours immédiatement lisibles, le soin apporté à façonner la chorégraphie distille une intense satisfaction artistique. Maillot sait sculpter l’espace comme personne, invente de nouvelles formes, un nouveau langage adapté à chaque situation. Marguerite va occuper un rôle central dans la deuxième partie du ballet et complètement supplanter Faust...

Haut niveau

Faust
Avec Mimoza Koike, et Bernice Coppieters. Photo Hans Gerritsen

A l’origine, le chorégraphe avait commandé une partition originale mais le compositeur n’ayant pu rendre son travail à temps, il a fallu se rabattre sur une partition existante. Il a choisi la Faust Symphonie de Liszt en y ajoutant une musique composée par son frère, Bertrand Maillot. La partition de Liszt étant de prime abord peu dansante, il y a parfois un décalage entre l’essence musicale et les propos dansés. Mais cela s’estompe assez rapidement grâce à la force des gestes qui supplante souvent la musique.
Les solistes de la compagnie sont en grande forme et le Satan campé par Gaïtan Morlotti semble droit sorti d’une bande dessinée en occupant l’espace comme un feu follet. Tandis que la Marguerite de Mimoza Koike ressemble à un automate manipulé et victime toute désignée de son destin.
La direction précise de Nicolas Brochot hisse l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et les choeurs de l’Opéra à un haut niveau.
Les Ballets de Monte-Carlo se produiront à nouveau en avril et juillet à Monaco et organisent de nombreuses tournées.

Michel Perret

Programmes et information sur le site
www.lesballetsdemontecarlo.com.