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Béjart Ballet Lausanne
Lausanne : BBL, entre reprise et créations
Article mis en ligne le décembre 2010
dernière modification le 26 août 2011

par Michel PERRET

Ce mois de décembre verra la reprise de Dionysos, un grand must du répertoire béjartien, mais sous la forme d’ une version écourtée construite à partir d’extraits des meilleurs moments du ballet original, conçu et créé à l’époque du défunt Ballet du XXe siècle à Milan, puis à Paris en 1984.

Un peu à la manière des suites pour orchestre, cette deuxième mouture a vu le jour à New-York une année plus tard. A l’origine ballet soirée conçu comme un spectacle total, Dionysos reste une œuvre aboutie et majeure du chorégraphe disparu voilà tout juste trois ans. Rappelons que Dionysos est le dieu antique du vin et de ses excès mais aussi celui du théâtre et de la tragédie !

« Syncope », création de Gil Roman
© Valerie Lacaze

Somptueusement habillé à sa création au Palais des Sports de Milan par Gianni Versace, Dionyos version Béjart revisite le mythe grec. Originellement le ballet se scinde en trois parties différentes, en trois espaces-temps : le monde antique, le monde contemporain et le 19e siècle représenté par Wagner et Nietsche !
En faisant intervenir plusieurs fois des symboles comme la lance de Wotan ou des scènes type - la bacchanale de Tanhaüser - Béjart tisse une toile à peine visible qui va colmater le temps séparant ces trois époques. Dionysos, c’est surtout un prétexte au choc des cultures et des civilisations avec pour dénominateurs communs le mythe et le héros.
Le support musical est habile et séduisant. D’un côté la musique traditionnelle grecque (antique et byzantine ) et de l’autre une partition contemporaine de Manos Hadjidakis alternant avec des extraits du Ring de Wagner.

« Aliziam O-Est », création de Sthan Kabar-Louët
© ValerieLacaze

Comme ces deux dernières années, la compagnie s’ouvre à nouveau à d’autres chorégraphes. Gil Roman – pour rappel, le successeur de Béjart – s’octroie à nouveau une création, Syncope, dont il ne tient pas à dévoiler le contenu avant la première ! Mais il a aussi fait appel à un ancien de la troupe, le danseur calédonien Sthan Kabar Louët. Aussi bien rompu à la danse traditionnelle de son pays qu’à la danse classique occidentale – il a dansé en Europe les grands ballets du répertoire – Sthan Kabar Louët passe quelque temps à l’école Rudra avant d’intégrer le BBL. Il décide ensuite de rentrer en Nouvelle Calédonie pour fonder sa propre compagnie, le Karbal Nouméa Ballet. Il va alors rapidement s’intéresser aux danses traditionnelles de son pays sans renier pour autant son bagage occidental. A Lausanne, il créera Alizam O-Est qui s’inspire des cérémonies tribales d’Océanie. En fait une manière de jeter des ponts entre des cultures apparemment éloignées et peut-être aussi un clin d’œil en forme d’hommage au travail de Maurice Béjart qui, durant toute sa vie de créateur, n’aura eu de cesse à rassembler les cultures.

Michel Perret

Du 18 au 23 décembre au Théâtre de Beaulieu.
Infos au 021/641.64.80.
Rés. : www.resaplus.ch