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Théâtre national de Chaillot
Paris : “Orphée“

José Montalvo et Dominique Hervieu présentent leur dernière création.

Article mis en ligne le juillet 2010
dernière modification le 20 août 2010

par Stéphanie NEGRE

Présenté du 19 mai au 19 juin 2010 au Théâtre national de Chaillot, Orphée est la nouvelle création de José Montalvo et Dominique Hervieu. Pour leur version du mythe du poète grec, le duo de chorégraphes a conçu un spectacle qui mêle vidéo, opéra, musiques du monde et danse.

Orphée débute par une vidéo : un jeune homme se promène sur les quais de Seine, trouve un livre sur Orphée et se plonge dans sa lecture. La suite du spectacle s’articule autour des extraits des opéras de Claudio Monteverdi et de Christophe Willibald Glück, joués et chantés en direct sur scène, et du récit de la vie d’Orphée. La vidéo est omniprésente ; elle sert de décor, illustre le récit ou nous montre les danseurs dans des situations qui semblent parfois très éloignées de l’histoire.

« Orphée »
Photo Laurent Philippe

Entre les séquences chantées ou récitées s’intercalent des morceaux de danse. Dans Orphée, la danse ne porte pas le propos, c’est le chant et le récit qui le font ; elle ne l’illustre pas non plus. En effet, la chorégraphie mêle, tout au long du ballet et dans une même scène, des styles différents, classique, contemporain, populaire, hip hop, arts du cirque, rendant l’ensemble particulièrement décousu. Les danseurs courent dans tous les sens, sautent, piaillent. On perd le fil. Dans ce désordre, la danse devient anecdotique, ce qui est dommage pour les artistes qui, tous, individuellement, ont du talent. Parfois, une scène ressort, un moment de grâce, tel le face à face entre une danseuse sur pointe et un échassier ou bien le pas de deux réunissant un danseur et un hip-hopeur unijambiste.

Alors, que ressent-on devant ce spectacle ? Le manque de cohérence dans les scènes qui se succèdent fait qu’on peine à entrer dans l’œuvre et à apprécier chaque expression artistique. Cela laisse perplexe. Traité par José Montalvo et Dominique Hervieu, le mythe d’Orphée, la figure tutélaire des poètes, l’amoureux qui descendit aux enfers rechercher sa bien-aimée, devient un prétexte à un divertissement. Il n’est plus question d’art, de beau, d’amour éternel mais d’un spectacle qui se laisse regarder… Certes mais, au fond, quel en est l’intérêt ?

Stéphanie Nègre