La Cinémathèque suisse propose du 26 septembre au 31 octobre une rétrospective presque intégrale des films de Samuel Fuller, cinéaste qui aurait eu 100 ans cette année. Quant aux Cinémas du Grütli, ils s’associent à cet hommage en diffusant du 15 au 29 octobre une partie des films de Samuel Fuller.

Fuller fut avant tout un journaliste et pas n’importe lequel. Formé par l’une des plus grandes figures de la profession, Rhea Jaure (femme de Walter et mère de John Huston !), incontournable spécialiste des affaires criminelles, il a pu, grâce à elle, accomplir son premier itinéraire professionnel… « On attend d’un journaliste qu’il soit précis comme un chronomètre, impitoyable comme un courtier en assurances et invincible comme un requin des affaires », pouvait-on lire dans les années 1930. Sam Fuller devait être de cette trempe.

Mais ce n’est qu’après avoir combattu durant la Seconde Guerre mondiale sous les ordres de Patton, et avoir tué pour de bon dans de vrais combats, qu’il devient réalisateur de films.

Grand admirateur de Van Gogh, il a vécu comme son idole : pour lui sa vie était son travail et son travail sa vie. Sensible à la souffrance qui habite tout vrai créateur, ayant vécu les horreurs de la guerre, il détestait par dessus tout toute forme de violence. C’est peut-être pour ça qu’il la filme si bien. Dans ses films de guerre, par exemple, on a le sentiment que ce sont de vraies balles qui pénètrent la chair des soldats blessés. Pareil pour ses westerns ou ses policiers. Comme dans les films de Raoul Walsh, ses personnages sont toujours en mouvement dans une sorte d’implacable ronde de la vie. Il n’y a pas de moments morts, les scènes s’enchaînent sans répit pour nous entraîner dans un tourbillon d’émotions.

Rétrospective Samuel Fuller 
– du 26 septembre au 31 octobre à la Cinémathèque suisse, casino de Montbenon, Lausanne (20 films sur 22)
– du 15 au 29 octobre aux Cinémas du Grütli, 16 rue Général Dufour (11 films).