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Film de mars 2011 : “Largo Winch 2“

Largo Winch 2 s’annonce comme le prochain blockbuster européen

Article mis en ligne le 1er mars 2011
dernière modification le 29 novembre 2011

par Firouz Elisabeth PILLET

Largo Winch 2


de Jérôme Salle, avec Tomer Sisley, Sharon Stone, Ulrich Tukur, Laurent Terzieff. France/ Belgique/Allemagne, 2010.

Propulsé à la tête du groupe W après le décès de son père adoptif, Largo Winch décide, à la surprise générale, de le mettre en vente afin de créer une ambitieuse fondation humanitaire. Mais le jour de la signature, il se retrouve accusé de crimes contre l’humanité par un mystérieux témoin. Pour prouver son innocence, Largo devra retourner sur les traces de sa vie passée, au cœur de la jungle birmane.

Le second opus de ce film d’action made in Europe - qui, en toute honnêteté, fait des pieds-de-nez à ses concurrents nord-américains – est l’adaptation de la bande-dessinée signée par Jean Van Hamme, qui a eu un droit de regard sur l’histoire développée par le film ; ses critiques ont été prises en compte, notamment sur des détails qu’il ne jugeait pas clairs. Pour ce faire, Largo Winch II a été l’occasion pour les scénaristes de faire apparaître des personnages essentiels à la bande dessinée, tels Simon Ovronaz (joué par Olivier Barthelemy), le fidèle comparse de Largo, dévoué et parfois maladroit, ou Cochrane, le dirigeant du groupe W (interprété par Ulrich Tukur), en maffieux omnipotent. Les auteurs ont également créé des rôles féminins : celui de Sharon Stone ; vêtue d’une robe blanche, celle-ci amusera les spectateurs en croisant et décroisant les jambes, comme dans la scène mythique de Basic Instinct, film dans lequel elle donnait des suées à Michael Douglas. Ici, l’actrice américaine devient Procureure à la Cour Pénale Internationale, et chargée d’enquêter sur le groupe W. Autre apparition féminine non négligeable : Mamee Napakpapha Nakprasitte, une jeune villageoise karen, qui a trahi Largo sous la torture pour sauver la vie de leur enfant, dont Largo ignore l’existence.

« Largo Winch II » de Jérôme Salle

Pour ce deuxième volet de Largo Winch, le réalisateur Jérôme Salle s’est inspiré du maître du thriller en se rappelant ce qu’Alfred Hitchcock disait du héros de ses films : « Le méchant est le héros de sa propre histoire. C’est-à-dire que vous devez pouvoir être capable de raconter une histoire du point de vue du méchant ou d’un autre personnage du film. (...) Car lui-même a une quête, une motivation, et c’est ça qui le rend intéressant. »
Largo Winch II complète le premier volet tout en prêtant plus d’égard au public que son grand frère. Se laissant aller au spectacle, et souvent à la démesure, le scénario s’inspire librement de La forteresse de Makiling et de L’heure du tigre, et démarre par une course-poursuite automobile des plus époustouflantes. Les productions européennes prouvent ici qu’elles sont capables de faire aussi bien, voire mieux que celles sorties des studios hollywoodiens, et séduisent ainsi un public qui se plairait à voir les personnages incarnés par des comédiens européens. Ce film marque, en effet, la dernière apparition filmique de Laurent Terzieff (qui disparaîtra peu après le tournage !). Le comédien avait, d’ailleurs, eu quelques réticences à accepter ce rôle, ne sachant pas s’il pourrait tenir ses engagements.
L’acteur principal, Tomer Sisley, se coule dans le personnage de Largo auquel il offre une remarquable dimension humaine. Contrairement à ce qui se passe dans leurs jumeaux américains, les effets spéciaux et courses-poursuites sont utilisées ici à bon escient ; la fameuse course initiale, vertigineuse et stylée, met tout de suite le public au diapason. Plus impressionnant encore, ce combat suivi d’un sauvetage aérien est à couper le souffle. Parvenant à équilibrer son récit avec justesse entre humour et émotion, Largo Winch 2 s’annonce comme le prochain blockbuster européen.

Firouz-Elisabeth Pillet