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Film de mars 2010 : “An Education“

Lone Sherfig présente, avec Une éducation, une jolie fable contant les émois d’une adolescente.

Article mis en ligne le mars 2010
dernière modification le 26 novembre 2011

par Firouz Elisabeth PILLET

An Education


de Lone Sherfig, avec Peter Sarsgaard, Carey Mulligan, Alfred Molina. Etats-Unis / Grande-Bretagne, 2009.

1961, Angleterre. Jenny a seize ans. Élève brillante, elle se prépare à intégrer Oxford. Passionnée de violoncelle, elle voit dans l’aventure universitaire l’opportunité de se consacrer à son instrument au sein de l’orchestre de l’université. Son père ne l’entend pas ainsi et souhaite qu’elle opte pour des études “sérieuses“. Alors qu’elle attend le bus sous une pluie battante, un homme arrête sa voiture à sa hauteur et lui propose de la ramener chez elle. Après quelques hésitations, Jenny accepte. Cette rencontre avec un homme deux fois plus âgé qu’elle va tout remettre en cause. Dans un monde qui se prépare à vivre la folie des années 60, dans un pays qui passe de Lady Chatterley aux Beatles, Jenny va découvrir la vie, l’amour, Paris, et devoir choisir son existence, au grand dam de ses parents.

« An Education », de Lone Sherfig

Présenté en avant-première durant la dernière édition du Festival de Dinard, Une éducation y a fait l’unanimité au sein du public comme des critiques. Le film – décors et tenues vestimentaires d’époque – confère un petit côté suranné à l’atmosphère, soulignant ainsi la sobriété du propos. L’écriture est soignée, voir peaufinée, servant des dialogues plutôt classiques mais charmants, magnifiquement servis par le jeu impeccable des acteurs. Cette fable ultra-morale – aux prémisses de la libération sexuelle et musicale des années 60 – disserte sur l’importance de l’éducation et les erreurs de parcours d’une jeune adolescente émerveillée par les fastes d’une vie dissolue, servant quelques clichés sur le propos. La morale du film tient en quelques mots « si tu ne vas pas à l’école, tu n’arriveras à rien ».

Qui se cache derrière cette caméra qui cerne si bien les doutes, les angoisses et les premiers émois d’une adolescente ? Une jeune réalisatrice danoise, Lona Sherfig qui avait signé On our Own, Italian For Beginners, et Wilbur Wants to Kill Himself. Ces petits succès lui ont permis d’attirer l’attention des producteurs nord-américains. Lui ouvrant avec An Education la voie pour ses premiers pas outre-Atlantique.

An Education, récompensé à Sundance par un prix du public et un prix de la meilleure photographie, offre une luminosité délicate qui met en valeur l’évolution psychologique et émotionnelle de Jenny. Le film offre enfin un premier rôle à la hauteur de son talent à Peter Sarsgaard. Autour du couple gravitent des rôles secondaires hauts en couleurs, tel le père de famille sévère et exigeant interprété par Alfred Molina. Le tout, servi par des dialogues pleins d’esprit aussi vivants que brillants, se laisse agréablement regarder. Il faut avouer que, derrière l’excellent scénario, se cache le livre de l’écrivain Nick Hornby et de la journaliste Lynn Barber (About a Boy) ! Preuve qu’il faut de bons ingrédients pour faire une bon film  !

Firouz-Elisabeth Pillet