de Maiwenn, avec Karine Viard, Romane Boringher, Jeanne Balibar, Charlotte Rampling, Mélanie Doutey, Muriel Robin, Marina Foïs, Julie Depardieu, Estelle Lefébure, Linh Dan Pham, Karole Rocher, Yvan Attal.France, 2009

La plupart des affiches du film Le Bal des actrices présentes dans les couloirs du métro parisien, avec les quinze actrices allongées nues, ont été arrachés ou tagués. Bon ou mauvais présage, cela a aussi contribué à attirer la foule dans les salles. Le film s’ouvre sur une conversation de Maiwenn, actrice et réalisatrice, avec son producteur, interprété par Nicolas Briançon. Les questions fusent : comment définir le genre du film que Maiwenn veut faire ? Un documentaire ? Une fiction ? Une comédie musicale ?

Ce sera tout cela à la fois. Maiwenn part pour un tournage de plusieurs mois, laissant son copain, joué par Joey Star (ceci est de la fiction…) s’occuper de son fils pour suivre des actrices, et découvrir leurs mystères. Les pistes seront brouillées, les dames gardent leur nom, à savoir Karine Viard, Romane Boringher, Jeanne Balibar, Charlotte Rampling, Mélanie Doutey, Muriel Robin, Marina Foïs, Julie Depardieu, Estelle Lefébure, Linh Dan Pham, Karole Rocher. Maiwenn les suit dans leur vie d’actrice, à des castings, chez le chirurgien esthétique, sur un tournage, chez elles. Avec deux caméras, la sienne et celle du film, elle se met en scène en train de faire un documentaire. Comment vit une actrice aujourd’hui ? Pourquoi devient-on actrice ? Maiwenn questionne ces femmes, et tente de se définir elle-même en tant que metteur en scène. Nous suivons un film en train de se faire, et pénétrons avec un plaisir curieux dans les coulisses. Maiwenn se faufile partout avec culot et liberté, et nous ouvre des portes normalement fermées au public. Voir l’envers du décor avec la complicité des actrices qui se livrent avec courage et humour, donnant parfois une image peu flatteuse et cruelle de ce métier.
Le regard que pose Maiwenn sur ses sujets est honnête, déterminé et plein d’amour. Le tout est rythmé par les interludes musicaux kitsch, dans lesquels chacune des actrices chante son rêve. Mélanie Doutey sur une chanson de Benjamin Bioley, inspiré par le Pull marine de Gainsbourg, ou plus improbable Charlotte Rampling sur une chanson de Joey Star. C’est drôle, acidulé, touchant, cruel. Un vrai - faux documentaire original, entre Voici et les Cahiers du cinéma.

Charlotte Buisson-Tissot