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Film de mai 2007 : “La Reine Soleil“

Le cinéaste Philippe Leclerc visite l’Egypte antique

Article mis en ligne le mai 2007
dernière modification le 27 février 2012

par Firouz Elisabeth PILLET

La Reine Soleil


de Philippe Leclerc, avec Coralie Vanderlinden, David Scarpuzza. France, 2007.

Après Les Enfants de la Pluie (2003), conte futuriste, Philippe Leclerc décide de remonter le temps jusqu’à l’Egypte antique, précisément la 18ème dynastie.
Akhesa, ravissante princesse de 14 ans, est loin d’imaginer qu’elle règnera un jour sur l’Egypte...
Lorsque son aventure commence, l’impétueuse jeune fille se rebelle contre son père, le pharaon Akhenaton. Elle refuse de vivre confinée dans l’enceinte du palais royal et veut découvrir pourquoi sa mère, la reine Nefertiti, est partie s’exiler sur l’île d’Eléphantine. Akhesa s’enfuit avec l’aide du prince Thout, dans l’espoir de retrouver sa mère. Au mépris du danger, les deux adolescents voyagent alors des rives du Nil aux dunes brûlantes du désert, et affrontent avec courage le mercenaire hittite Zannanza et les prêtres d’Amon-Rè qui complotent pour renverser le premier pharaon monothéiste d’Egypte.
Inspiré du livre de Christian Jacq, ce dessin animé de Leclerc est très documenté et précis quant aux références sociales, culturelles, architecturales de l’époque. Philippe Leclerc a dû revoir sa copie en ce qui concerne les tenues vestimentaires car la mode très dénudée de l’époque n’a pas franchi le cap de la production. En effet, un acheteur égyptien très intéressé a fait pencher la balance.

La Reine Soleil © Rezo Films

Pour le graphisme du dessin animé, le directeur d’animation Pascal Ropars a opté pour un style très épuré, avec des lignes simples délimitant les personnages dans un style très proche des décors égyptiens ; pour ce faire, Philippe Leclerc a choisi de travailler en 2D, ce qui fut un souci majeur pour le film. La France regorge d’excellents dessinateurs mais la plupart partent travailler aux Etats-Unis. L’équipe s’est donc rendue en Hongrie pour mener à bien cette entreprise, mais quelle déconvenue de découvrir des studios sous-équipés et une équipe pleine de bonne volonté mais à peine formée. Au vu du résultat, on se rassure ; les écueils ont été évités.
Philippe Leclerc s’est passionné pour le personnage d’Akhenaton, premier pharaon a être retenu comme androgyne, considéré tant comme Père que comme Mère d’Egypte, et surtout premier à oser interdire les multiples cultes du panthéon très fourni des Egyptiens. Inévitablement, le récit implique des scènes de mort ou de violence mais, de manière très astucieuse, Philippe Leclerc a su les représenter sans susciter d’effroi auprès du jeune public.
Tous les ingrédients sont réunis pour captiver les enfants : une jeune héroïne rebelle et fanfaronne, un héros naïf mais courageux à ses côtés, des méchants, une romance à la clef et une musique signée Didier Lockwood, un fidèle compagnon de route de Leclerc. Reste à voir si ce mélange parfait parviendra à séduire aussi les parents ? Rien n’est moins sûr !

F.-E. Houchi-Pillet