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Film de juillet 2007 : “Zodiac“

David Fincher reconstitue minutieusement l’histoire vraie d’un « serial killer »

Article mis en ligne le juillet 2007
dernière modification le 4 mars 2012

par Philippe BALTZER

Zodiac


De David Fincher (USA 2007, 2h36) avec Jake Gyllenhaal, Robert Downey Jr, Mark Ruffalo

Amis de l’astrologie et des bateaux gonflables, ce film n’est pas celui que vous attendez. Vous n’avez en effet aucune chance d’apercevoir Elisabeth Tessier en gilet de sauvetage dans le nouveau film de David Fincher ! Le jeune cinéaste américain est en passe de devenir un spécialiste des « serial killers ». En 1995, dans Seven, il nous décrivait déjà les agissements peu ragoutants d’un désaxé de l’Ancien Testament. Douze ans plus tard, il choisit de nous raconter les méfaits d’une sorte de Jack l’Eventreur cruciverbiste et californien.

« Zodiac »

Zodiac est, en effet, le nom du tueur en série qui terrorisa la région de San Francisco entre 1969 et 1980, en annonçant et en perpétrant une quarantaine de meurtres jamais totalement élucidés à ce jour. Ce psychopathe envoyait à la presse des messages kabbalistiques codés annonçant des crimes passés, à venir ... ou imaginaires.

Le film se concentre sur trois protagonistes qui ont plongé jusqu’à l’obsession dans cette affaire : le jeune dessinateur de presse Robert Graysmith, personnage lunaire qui se prend de passion pour ce dossier au péril de sa vie privée (et qui publia un best-seller dont le film est largement inspiré), le chroniqueur judiciaire du San Francisco Chronicle, Paul Avery, qui faute de résultat sombra dans l’alcool et la drogue. Enfin, le plus célèbre d’entre eux : l’inspecteur Toschi qui préféra rendre son badge afin de poursuivre l’enquête pour son propre compte. Ce flic aux méthodes peu orthodoxes inspira Clint Eastwood pour son rôle mythique de Dirty Harry, film réalisé par Don Siegel en 1971, et qui dépeignait la traque d’un dangereux maniaque, « le Scorpion », dans les rues de San Francisco....

Palpitante malgré sa longueur, cette minutieuse reconstitution requiert une attention constante du spectateur au risque de se perdre dans la multitude de fausses pistes et de personnages secondaires qui peuplent ce thriller déceptif. Le seul véritable gagnant dans cette affaire est bien entendu « le Zodiac » qui souhaitait par-dessus tout ce que nous venons de lui donner : de l’attention.

Philippe Baltzer