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Film de décembre 2009 : “Lucky Luke“

James Huth a pris le parti d’adapter la bande dessinée de Morris, en s’adjoignant les services de Jean Dujardin. Discutable...

Article mis en ligne le décembre 2009
dernière modification le 26 novembre 2011

par Antoine GOECKING

Lucky Luke


de James Huth, avec Jean Dujardin, Michaël Youn, Daniel Prévost, Sylvie Testud, Alexandra Lamy, Jean-François Balmer

Pan, même pas mort !
C’est tout le mal qu’il faut souhaiter à James Huth (Brice de Nice) car la critique va tirer plus vite que son ombre. Pas de faux procès : Adapter une bande dessinée ne signifie pas « y rester fidèle » (fidèle à quoi ?). Non, il s’agit d’en restituer l’esprit, l’« âme » de la BD. Raté…
C’est vrai que le héros de Morris résiste bien aux tentatives d’adaptation : du Lucky Luke de Terence Hill aux Dalton d’Eric & Ramzy, le cow-boy laconique met en lumière du cinéma qui phagocyte plus qu’il n’adapte.

« Lucky Luke » de James Huth

C’est aussi l’occasion de s’adresser à ceux qui cherchent à s’exonérer d’inventivité en exploitant une franchise :
 Ne pas sous-estimer son public ; on peut avoir aimé Brice de Nice, on aurait aimé ne pas le voir dans Lucky Luke. Le premier était un ado attardé, écervelé et rigolard à la répartie foudroyante. Où est passé le cow-boy justicier, humain et solitaire au désenchantement énigmatique ?
 S’interroger sur ses motivations ; si l’on veut faire partager son enthousiasme pour Lucky Luke, pousser les gens à le lire plutôt qu’à l’adapter au cinéma. Mais c’est vrai que c’est se priver ainsi des juteux bénéfices d’exploitation de la franchise…
 Avoir conscience que les images (aussi réussies soient-elles, jolies couleurs, jolis costumes, jolis maquillages) ne suffisent pas pour faire une œuvre dramatique. Il faut aussi une intrigue.
 Reconnaître avec humilité que le plaisir des acteurs à jouer n’induit pas automatiquement le plaisir du spectateur à les voir. De Balmer à Youn en passant par Prévost et Testud, sans oublier Dujardin, les interprètes sont aussi talentueux que leurs partitions sont navrantes.

Les absents (Pas de Dalton, pas de Rantanplan !) n’ont pas toujours tort… Quand on n’a rien à dire, on n’est pas obliger de le filmer. Le dossier de presse ne parle que du travail fourni – dont personne ne doute qu’il a été énorme – jamais du film et de son propos. Or l’artisan n’a pas à se vanter de son travail, c’est la qualité du travail qui vante l’artisan.
Ouaip…

Antoine Goecking