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Film de décembre 2009 : “Amerikka“

L’actrice Hiam Abbass a choisi de soutenir la cinéaste Cherien Dabis en participant à Amerikka.

Article mis en ligne le décembre 2009
dernière modification le 30 octobre 2011

par Firouz Elisabeth PILLET

Amerikka


de Cherien Dabis, avec Hiam Abbass, Nisreen Faour. Canada/Palestine, 2009.

Sollicitée par les plus grands réalisateurs (Gitaï, Chéreau, Riklis, Spielberg), Hiam Abbass est toujours partante pour soutenir et encourager de jeunes cinéastes. Ainsi, à peine la lecture du projet de Cherien Dabis, réalisatrice canadienne d’origine palestienne, achevée, l’actrice a aussitôt accepté d’interpréter Raghda, une palestinienne émigrée aux Etats-Unis.

Ce film a été présenté lors du dernier Festival de Cannes, et a reçu le Prix de la Critique de la Quinzaine des Réalisateurs 2009. Amerikka est d’une brûlante actualité, dénonçant de manière frontale et sans fioritures le racisme que subissent les immigrés quotidiennement, et de manière exacerbée depuis les attentats du 11 septembre. La jeune réalisatrice annonce d’emblée ses intentions : le titre souligne, par une orthographe arabisante, le propos qui porte sur l’émigration, choisie ou subie, sur les difficultés de s’adapter à une autre culture, sur les préjugés.

« Amerikka » de Cherien Dabis

Mouna, divorcée et mère d’un adolescent, est une femme palestinienne enthousiaste et optimiste. Au cœur des territoires occupés, le quotidien lui semble insoutenable tant pour elle que pour son fils adolescent. Elle se résout à rejoindre sa sœur aînée, installée dans l’Illinois. Si les projecteurs sont orientés sur le personnage de Mouna, qui révèle à l’écran Nisreen Faour, le personnage interprété par Hiam Abbass lui offre un personnage très dense, riche en émotions contenues, et avec lequel l’actrice palestinienne partage une destinée commune : l’émigration. A une différence notoire près : Hiam Abbass a choisi, pour des raisons professionnelles et artistiques, de quitter la Palestine pour Londres d’abord, puis Paris. Cependant, l’actrice, qui, par ses choix artistiques et son engagement, défend la cause des siens, n’a de cesse d’incarner des personnages très politisés. Certains inconditionnels de Hiam Abbass reprocheront à ce film de la laisser en second plan alors que l’actrice palestinienne a prouvé depuis de nombreuses années sa grande palette de registres d’interprétation.

Firouz-Elisabeth Pillet