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Film de décembre 2008 : “Quantum of Solace“

Marc Foster met en scène la vengeance de Bond, James Bond...

Article mis en ligne le décembre 2008
dernière modification le 20 février 2012

par Philippe BALTZER

Quantum of Solace


de Marc Foster (USA 2008, 1h46) avec Daniel Craig, Mathieu Amalric et Judi Dench

Pour la première fois en vingt-deux épisodes, un Bond fait suite à un épisode précédent. « Quantum of Solace » débute en effet quelques minutes après la fin de « Casino Royale » qui s’était soldé par la trahison et la mort de la promise du célèbre espion britannique. 007 est furax et bien décidé de refroidir les auteurs de ce forfait. Après quelques excès de vitesses sur les routes sinueuses du Lac de Garde et une course poursuite dans les égouts de la ville de Sienne pendant le Palio, il croise la sculpturale Camille (Olga Kurylenkol) qui cherche elle aussi à infiltrer « la Source du Réconfort » une organisation qui, sous couvert écologique, cherche à s’approprier les réserves d’eau potable de la planète.

« Quantum of Solace » de Marc Foster

Les scénaristes de « Quantum of Solace » ont-ils délibérément choisi de frustrer les adeptes de la franchise ? Pas d’apparition de « Money Penny » ou du maître armurier « Q ». La panoplie de gadget est réduite à sa plus simple expression (un téléphone portable) et ses conquêtes féminines se comptent sur les doigts de « Goldfinger ». N’espérez pas non plus entendre la fameuse réplique « my name is Bond, James Bond », et il vous faudra patienter jusqu’à la toute fin du film pour voir le fameux pré-générique. Du coté du « product placement », la carrière d’homme sandwich de James annonce une grave récession : il ne boit plus du Martini Dry mais du Coca-Cola dans sa version allégée et a troqué son Aston DBS contre une Ford Mondeo Diesel ! Tu parles de glamour !

La qualité d’un James Bond se mesure à l’épaisseur et à la cruauté de son « villain ». Dominic Green (Mathieu Amalric) est un psychopathe français timide qui confie ses basses-œuvres à un homme de main suisse-allemand coiffé d’une tonsure de moine ridicule, de quoi flanquer la pétoche à tous les espions de la terre.

On ne soulignera jamais assez les similitudes frappantes entre le James Bond incarné par Daniel Craig et ...Vladimir Poutine. En plus d’une lointaine ressemblance physique, nos deux lascars partagent quelques points communs : une expressivité de congélateur, un mutisme renfrogné, l’humour d’une automitrailleuse, un goût prononcé pour les matières premières (or bleu, or noir, et or tout court) enfin, une efficacité redoutable doublée d’une absence de scrupules.

Mais je vous laisse, les agents du KGB arrivent ...

Philippe Baltzer
Documentation scientifique : Antoine Goecking