Arts-Scènes
Slogan du site

Cinéma Danse Expositions Musique Opéra Spectacles Théâtre

Film d’avril 2011 : “The Fighter“

Portrait d’un boxeur, inspiré d’une histoire vraie.

Article mis en ligne le avril 2011
dernière modification le 26 août 2011

par Firouz Elisabeth PILLET

The Fighter


de David O. Russel, avec Mark Wahlberg, Christian Bale. Etats-Unis, 2010.

Micky Ward est un jeune boxeur dont la carrière stagne. Il va rencontrer Charlene, une femme au caractère bien trempé, qui va l’aider à s’affranchir de l’influence négative de sa mère, égocentrique et tyrannique, qui gère maladroitement sa carrière, et de ses sœurs envahissantes. Son demi-frère Dicky Eklund, lui, a connu la gloire sur le ring, il y a bien longtemps. C’était avant qu’il ne sombre dans la drogue, avant son séjour en prison. Entre le sportif en quête d’un second souffle et l’ex-toxico, il y a longtemps que le courant ne passe plus mais Micky peine à se libérer du joug familial, peut-être par égard pour les siens, par gentillesse. Trop de non-dits, d’échecs et de souffrances minent cette famille. Pourtant, parfois, les hommes changent, et Micky et Dicky vont peut-être avoir, ensemble, la chance de réussir ce qu’ils ont raté chacun de leur côté.

« The Fighter » de David O. Russel
© Elite films

Après le flop tonitruant de Heart Huckabees, David O. Russell semble s’être ressaisi avec Fighter qui est autant un excellent film de boxe qu’un drame familial poignant. A ceux qui n’avaient pas aimé One Million Dollars Baby, de Clint Eastwood, ce film permet de s’immerger dans le microcosme de la boxe avec curiosité et intérêt.
L’acteur et producteur Mark Wahlberg porte ce film à bout de bras depuis quelques temps ; il s’est entraîné pendant quasiment quatre ans pour devenir un vrai boxeur, et il est extrêmement proche du réalisateur. Ils seront d’ailleurs de nouveau réunis, un devant la caméra et l’autre derrière, sur l’adaptation cinématographique du jeu vidéo Uncharted. Ce portrait de boxeur, inspiré d’une histoire vraie, genre de prédilection du public nord-américain, s’inscrit à merveille dans la glorieuse lignée des grands films de boxe américains. La boxe et les parcours de boxeurs offrent souvent tous les ingrédients des plus belles tragédies mais ancrées dans le réel. Fighter ne déroge pas à la règle. Mais plutôt que d’en faire un drame classique, le cinéaste a opté pour la dimension humaine, plaçant l’homme et ses sentiments avant le boxeur ; un tel procédé avait déjà fait ses preuves avec The Wrestler, avec Mickey Rourke, et n’est pas sans rappeler Raging Bull.

« The Fighter »
© Elite films

Outre l’adrénaline et le réalisme des combats, Fighter retrace également une histoire chargée d’émotion entre Micky Ward et Dicky Eklund, deux frères que tout oppose mais qui restent néanmoins unis face à l’adversité, face aux manipulations maternelles et aux revers de destin. Mickey O’Keefe, le policier qui a été l’entraîneur de Micky Ward, a été approché par l’équipe du film pour y jouer son propre rôle. Après plusieurs hésitations, il a fini par accepter. Par ailleurs, les sœurs et l’oncle de Micky Ward ont également accepté de jouer dans le film, de même que le célèbre boxeur Sugar Ray, que Mark Wahlberg a convaincu de remonter sur le ring dans son propre rôle. Toujours dans un souci de véracité, l’équipe du film a décidé de poser ses caméras à Lowell, la ville du Massachusetts où ont grandi Micky Ward et Dicky Eklund. Même un public peu acquis à la cause de la boxe et à la férocité des combats se laisse séduire par cette réalisation brillante et très aboutie, par des acteurs pleinement investis dans leur rôle.

Firouz-Elisabeth Pillet