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Festival de Cannes
Film d’août 2007 : “Blind Mountain“

Coup d’œil sur un Ours d’Argent à Berlin en 2003

Article mis en ligne le août 2007
dernière modification le 27 février 2012

par P.J. MARCZELL

Blind Mountain (Mang Sha) de Li Yang (Ours d’Argent à Berlin en 2003) ne donne dans aucun romantisme et ne se préoccupe pas d’états d’âme.

Avec son incitation à la révolte en bouquet final, la dénonciation d’un certain esclavage féminin en Chine a remporté l’adhésion bruyante du public en salle. Réaliste, linéaire et relativement simple, son scénario relate l’asservissement progressif d’une étudiante citadine attirée dans une région rurale reculée par la promesse d’un emploi concernant un projet de plantes médicinales.

Blind Mountain

Amenée dans les Montagnes Qinling près de Xi’an en Shaanxi, la jeune fille (Bai Xuemei : Huang Lu) se retrouve à son insu prisonnière d’une famille d’agriculteurs qui l’avait achetée pour le fils (Huang Degui : Yang Yuan). Ses propriétaires veulent d’elle des enfants ; aussi procèdent-ils collectivement à son viol. Elle résiste autant que possible, essaie de s’enfuir de manière répétée mais ses tentatives échouent : les autorités locales se montrent complices des autochtones et la police de la ville ne prend pas sa défense non plus. Ne voit-elle pas que dans la contrée il y a beaucoup de femmes captives comme elle ? Ces esclaves se résignent à leur sort alors qu’elles sont moins bien traitées que Bai Xuemei. Après avoir mis au monde un bébé, celle-ci parvient à alerter son père qui accourt. Une violente bagarre éclate pour faire triompher la justice face aux cultivateurs qui veulent garder la femme, et surtout l’enfant qu’elle a engendré. Qui l’emportera, vu que le père ne possède que très peu d’argent et qu’il se débat dans un milieu véreux ?
L’action est censée se dérouler au début des années 1990, mais cette indication hypocrite ne trompera personne. Les maisons de campagne frappent par leur présentation stéréotypée alors que les acteurs, en bonne partie amateurs, convainquent davantage. A cet égard la performance de la mère de Huang Degui (Zhang Yuling) mérite une louange particulière. Le maniement de la caméra du Taïwanais Jong Lin se distingue par sa netteté.

P-J-Marczell