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Cinémathèque suisse, Lausanne
Cinémathèque - juin 2016

Programme

Article mis en ligne le 1er juin 2016
dernière modification le 24 mai 2016

par Raymond SCHOLER

La Cinémathèque suisse consacre une partie de sa programmation de juin au cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, ce qui donne l’occasion aux cinéphiles intéressés d’assister aux projections d’une sélection de ses films. Autre point fort, la projection du Nom de la rose et de Man of the West le 7 juin.

Apichatpong Weerasethakul
Le cinéaste thaïlandais de 45 ans est vénéré dans certains cercles comme une des sept Merveilles, non seulement du cinéma, mais de l’art plastique en général. Comme je suis resté imperméable à l’effet onirique et hypnotique de Uncle Boonmee Who Can Recall His Past Lives (2010), je vous renvoie à des visionneurs plus versés dans ces explorations où « le temps se dilate et se condense, le rêve et le réel fusionnent et se dédoublent », où « la perception même de ce que l’on voit est altérée par ce rythme lent et contemplatif », où « le moindre rayon de lumière, la moindre poussière en suspension dans l’air, la moindre goutte de pluie racontent toute une histoire » (Frédéric Maire, « Le rêveur éveillé », Bulletin de la Cinémathèque suisse, mai-juin 2016). En 2009, James Quandt publie la première monographie (en anglais) sur le cinéaste dans la série Austrian Film Museum Books. Deux ans plus tard, Maeve Butler et Eimear O’Raw publient A.W. : For Tomorrow or Tonight pour le Irish Museum of Modern Art. Si vous êtes lusophone, vous pouvez commander le livre de Alcione Cunha Silveira (en portugais brésilien), paru chez Iluminuras (2015). Si vous ne lisez pas de livres de cinéma, il ne vous reste plus qu’à vous soumettre au test. Classez les films suivants par ordre de préférence, après les avoir regardés bien sûr : Mysterious Object at Noon (2000), Blissfully Yours (2002), Tropical Malady (2004), Syndromes and a Century (2006), Uncle Boonmee Who Can Recall His Past Lives (2010), Mekong Hotel (2012) et Cemetery of Splendour (2015). Attention : paradoxalement, la somnolence peut attiser la réceptivité.

« Uncle Boonmee Who Can Recall His Past Lives »

Umberto Eco
La disparition d’Eco donne l’occasion, le 7 juin à 20h30, de redécouvrir au cinéma Capitole Le Nom de la rose (1986) de Jean-Jacques Annaud. Trente ans plus tard, Sean Connery n’est plus sur les écrans, Christian Slater en a fait des vertes et des pas mûres, et Valentina Vargas est pour ainsi dire oubliée. Ron Perlman, dont c’était le 3e long métrage, a maintenant plus de 200 titres sur IMDb. Mais surtout, les histoires de détective du Moyen-Âge fleurissent sur tous les supports. L’étoile d’Annaud a pâli depuis son malencontreux Sa majesté Minor (2007), mais son dernier film (franco-chinois), Le dernier Loup / Wolf Totem (2015) ne méritait pas le dédain injuste de la critique.

Christian Slater et Sean Connery dans « Le Nom de la Rose »

Le même jour, vous pourrez voir à 18h30 au Cinématographe un des plus beaux westerns qui soient, Man of the West (Anthony Mann, 1958), avec Gary Cooper et Julie London, présenté par Rui Nogueira. Si vous êtes de ceux qui consacrent (parfois ou souvent) une soirée au cinéma, faites-vous une soirée de luxe en allant voir les deux films.

Retour sur nos pas
Une trentaine de séances « de rattrapage » sont consacrées à un regard rétrospectif sur la programmation de 2015. Avec une trentaine de séances, on pourrait faire un bel hommage à un cinéaste jamais fêté par la Cinémathèque. L’histoire du cinéma en est pleine. Même si l’on s’en tenait à des noms dont Penthaz possède un nombre de titres minimal, la liste serait longue. Et pourquoi ne pas honorer plus souvent les acteurs, les scénaristes, les décorateurs, les compositeurs, ou pourquoi ne pas montrer les trente premières Palmes d’Or, ou les trente derniers Oscars, ou les Ours d’or de Berlin des années impaires ou les films qui ont fait moins de 500 entrées en France ? Si vous avez, comme Umberto Eco, la manie des listes, les possibilités sont infinies.

Barbra Streisand dans « Funny Girl »

Histoire permanente du cinéma
J’ai un faible pour Funny Girl (William Wyler, 1968). Barbra Streisand y joue l’indomptable Fanny Brice, la grande star comique des Ziegfeld Follies. Elle aime Omar Sharif à la folie. Hélas, c’est un joueur invétéré. Le mélodrame est donc programmé, mais il se déroule dans un écrin de toute beauté.

Je vous abandonne jusqu’en septembre et vous souhaite un bel été.

Raymond Scholer