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Du 2 au 11 février 2007
Black Movie 2007

Aperçu des films d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine au menu.

Article mis en ligne le février 2007
dernière modification le 14 juin 2007

par Rosine SCHAUTZ

Black Movie, qui met en avant les films d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine, reprend ses quartiers, au Grütli et dans divers lieux genevois dévolus au
cinéma.
“Le cinéma, comme la peinture, montre l’invisible“. Jean-Luc Godard

Ce festival, dirigé par trois jeunes femmes, Virginie Bercher, Kate Reidy et Maria Watzlawick, se veut non seulement découvreur de nouveautés, mais aussi un relais suisse des prestigieux festivals de Cannes, Buenos Aires, Marseille ou encore de Corée du Sud.
Au programme cette année, la thématique de la disparition comprise tant du point de vue géographique (disparition d’une société), que de celui plus individuel, plus intérieur (disparition d’un proche), juxtaposée à plusieurs sections qui mettent en exergue divers types de cinéma. Tout d’abord, le « cinéma mexicain », avec une focale sur le Centro de Capacitación Cinematográfica de México, école de cinéma qui bénéficie d’une structure de production et de distribution propice à la fabrication et à la diffusion des films, souvent le problème crucial des cinémas des pays du Sud. Black Movie propose 9 films à découvrir de ces cinéastes fraîchement sortis de ce centre. Parallèlement, le CAC Voltaire programme une « rétrospective Arturo Ripstein », élève de Buñuel, dont il ne faudra manquer sous aucun prétexte les deux documentaires : d’une part, Lecumberri, el Palacio Negro, tourné en 1976, qui traite du problème de la détention, et qui fut une commande assumée du gouvernement de l’époque désireux de conserver une trace et des archives d’un monde carcéral qu’on espérait abolir ; d’autre part, Los Héroes y el tiempo, en quelque sorte la suite du premier, au sens où Arturo Ripstein a retrouvé au hasard de ses déambulations quelques-uns des prisonniers de Lecumberri, et qu’il a décidé de les filmer, à l’air libre, dans leur nouvelle vie, dont on se gardera ici de dire ce qu’elle est devenue…
Une autre section concerne les films chinois de la "sixième" génération, intitulée « After Mao », où, comme l’on s’en doute, le passé de la Chine est mis à mal, mais pas seulement, et le présent, critiqué, analysé et à son tour mis, si ce n’est en question, en tout cas en déséquilibre. Dans cette perspective, à voir aussi les films de Jia Zhang Ke (lauréat du Lion d’Or du festival de films international de Venise 2006), ou encore, dans un genre certes différent, ceux de Johnnie To.

A Perfect Day, de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige
A Perfect Day, de Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (section "disparition")

« Made in Thailand » est une section qui tourne autour de films thaïs récents.
Enfin, « Digital Shorts » s’adresse tout particulièrement aux cinéphiles- et cinéphages - exigeants. Il s’agit en effet des films présentés au festival Jeonju de Corée du Sud, dont l’originalité est d’imposer trois contraintes aux réalisateurs invités : petit budget, format d’environ 30 minutes et surtout obligation de tourner en numérique. Dans cette rubrique, un seul documentaire, iranien, “Daf”, qui rend compte de la réalité d’une famille d’enfants aveugles, spécialisée dans la fabrication de tambours pour derviches.
A noter également, comme chaque année, la section qui concerne les réalisateurs « A suivre » et encore « Le Petit Black Movie » pour initier les enfants au plaisir provoqué par les images en mouvement, et leur apprendre à savoir lire en toute conscience le monde dans lequel ils évoluent.
Plusieurs lieux sont prévus dans le cadre du festival - et non des moindres – pour boire des verres entre passionnés de ces cinémas des trois ’continents’, et pour manger toutes sortes de petites choses délicieuses. A découvrir entre deux séances !
Rosine Schautz
Soirée d’ouverture le 2 février à 20h30 à l’Auditorium Arditi, avec “The Host” (Gwoemus), film fantastique coréen de Bong Joon-ho.